J'adore cette phrase! D'abord parce que ce vieux cochon de Bukowski me fait mourir de rire. Ensuite parce qu'elle me rappelle de longues soirées grenadines autour d'un plat sénégalais. Autant vous dire que lorsque tout le monde s'enchante du retour du politique face au pouvoir économique, je me marre!
Au-delà de ces considérations nostalgiques, ce "retour du politique" m'intrigue. Je ne veux pas être rabat-joie alors que les bourses reprennent du poil de la bête mais quand même. Notre docteur Sarko se pavane et se fait le sauveur de ce monde en crise grâce à un remède miracle : un petit coup de piqûre dans les fesses du système bancaire et une bonne injection de liquidité, au repos une nuit et le lendemain c'est reparti. Et c'est cela que l'on nomme le "retour du politique"??
Certes, il faut se féliciter d'une certaine cohésion des gouvernements des pays membres de l'Euro groupe qui veulent réaffirmer la cohésion perdue de l'Union Européenne. Certes, l'initiative repose sur nos gouvernants élus démocratiquement et c'est l'argent du contribuable qui servira de carburant à la machine boursière (jusqu'à ce que ce dernier se volatilise à nouveau dans des paradis fiscaux). Il s'agit donc d'une vaste politique publique à échelle internationale. Cependant, notre ami Jacques ELLUL si il était toujours de ce monde, nous dirait que ce n'est pas cela la politique. La politique c'est avant tout l'art difficile de décider et de faire des choix. Or, pour faire un choix vous conviendrez qu'il nous faut plusieurs décisions possibles. Et dans cette affaire, nous n'avons pas eu le choix! C'était des milliards dans le système ou le chaos. Les fines bouches diront que l'on pouvait choisir le chaos. Mais difficile de faire de la politique dans ces conditions.
Nos gouvernants n'ont donc pas décidé, ils ont cédé. Cédé à la pression des banques au lieu d'exiger des réparations après les fautes commises par ces dernières. M. Sarkozy a promis qu'une fois la stabilité retrouvée, des têtes vont tomber. On attend que tes paroles se transforment en actes cow boy et peut-être qu'à ce moment-là on pourra envisager autre chose, en politique, que d'enculer les mouches.
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