Oui, je sais, le titre est pompeux...Mais je m'explique : la victoire, hier, de Barack OBAMA marque le VRAI retour du politique et augure des temps un peu plus optimistes. Souvenez-vous, en plein cœur de la crise financière beaucoup de journaux ont salué l'interventionnisme étatique de Nicolas SARKOZY comme l'incarnation de ce retour du politique alors que ce n'était...qu'interventionnisme étatique pour sauver des banques.
Cette élection est historique pour plusieurs raisons. J'en retiens une : le sursaut démocratique. Les Etats-Unis et plus largement les américains sortent de huit années calamiteuses qui ont fait d'eux, pour le monde entier, des cow-boy primaires et conservateurs. Ils ont prouvé plusieurs choses avec cette élection. D'abord qu'ils sont autre chose que l'Amérique de W. Bush. Ensuite qu'un peuple, dans nos démocraties modernes pouvaient se mobiliser pour le changement. Un changement positif qui se base sur la possibilité d'un vivre ensemble, d'une ouverture sur le monde, d'une plus grande Humanité tout simplement (à bien des égards d'ailleurs, la victoire de Barack OBAMA incarne le retour de l'humanisme réthorique...je vous en parlerai un de ces quatre).
Nos parents ont eu François MITTERRAND en 1981. A tel point que l'on parlait de "Génération Mitterrand". Le 6 mai 2007 certains ont voulu nous faire croire que nous étions la "Génération Sarkozy". C'était oublier que la mobilisation autour de ce petit homme s'est faite sur la frustration, l'appât du gain, l'opportunisme et un certain esprit revenchard sur les 35h : pas de quoi rêver ! Si nous somm es la "Génération Sarkozy", c'est plus pour incarner un certain défaitisme, une insulte contre l'intelligence qui rappelle douloureusement que l'on ne s'est pas assez battu pour empêcher cela (le discours vaut aussi pour Mme ROYAL, soit dit en passant).
Aujourd'hui, les Etats-Unis ont changé la donne et nous proposent d'espérer, de croire que c'est possible. Il semblerait que, comme toujours, ils aient un train d'avance sur nous. Nous venons d'élire notre Bush à nous. Reste à attendre, ou à tout faire pour qu'émerge chez nous, notre Barack OBAMA et que notre génération puisse s'identifier dans autre chose que des coups de "karcher".
Je suis d’accord avec toi, l’élection d’Obama est un virage en épingle, et pour les Américains et pour le reste du monde. Il était temps que les Cow-boy arrêtent de faire du rodéo sur les pipelines en Afghanistan, pour laisser place à un vrai programme économique, social, et j’espère de politique extérieure digne du 21e siècle.
Je trouve, par contre, dommage que sa victoire soit, en partie, due à ses origines ethniques et pas totalement à son discours, à sa présentation. Tes connaissances en histoire politique sont certainement à des années lumières des miennes, mais il me semble que l’on n’a jamais vu un tel taux de participation dans des quartiers comme Harlem ou je ne sais quel autre ghetto. Penses-tu vraiment que toutes ces personnes, clairement abandonnées par l’état le plus puissant du monde, se sont tout d’un coup intéressées aux discours des politiques ? Et les ghettos ne sont que des exemples parmi tant d’autres : Combien de personnes se sont réveillées, ont allumé leur télé et se sont dit « c’est une bonne chose que le nouveau chef du monde soit noir, ça changera de d’habitude. » ?
Et s’il y avait eu un candidat républicain noir en face d’Obama ?
J'espère me tromper, j'espère qu'Obama serai devenu président sans ces origines...
Enfin,j'espère,tout comme toi, que nous entrons dans une nouvelle ère où l'humanisme sera de retour mais Mitterand, le Roi Baudoin, sœur Emmanuelle et Dr House n'ont pas changé grand chose, ou en tout cas pas longtemps, Sarkozy n'est pas là d'y arriver et je pense qu'Obama non plus ...
Rédigé par : Bast | 06 novembre 2008 à 00:33
Ma réaction au résultat de l'élection américaine n'a rien de très savant : c'est un commentaire à chaud qui répond plus de l'instinct que de l'analyse politique...Et pour moi l'essentiel est là dans cette élection : pas besoin de sortir de Harvard ou de Sciences Po pour comprendre l'enjeu et surtout ressentir l'espoir suscité par ce "virage en épingle".
J'ai suivi la campagne comme tout le monde et une chose m'a frappé : la qualité d'orateur de ce mec. Imagine! Un homme politique qui électrise un stade de 80 000 personnes...plus quelques millions comme moi qui le regardent du petit écran. Je ne sais pas me l'expliquer : peut-être qu'un expert en communication trouverait les ficelles de cette "Obamania"...Je veux croire pour ma part qu'on ne peut réussir cette prouesse qui s'est confirmée dans les urnes comme tu le soulignais que par une certaine sincérité qui émane du nouveau président des Etats-Unis. Le fait qu'il soir noir marquera l'Histoire. Mais je pense que les électeurs américains ont été marqués par autre chose : l'envie de se serrer les coudes autour d'un symbole qui transcende les différences.
Alors les mauvaises langues diront que ce don oratoire est la caractéristique des plus grands dictateurs. Et c'est vrai! Mais un dictateur va électriser une foule sur des valeurs négatives, la haine de l'autre. Il s'appuie sur les frustrations d'une population, non pas pour les effacer mais pour les exploiter. Or les gens que j'ai vu sauter de joie à l'annonce des résultats n'étaient pas là pour se venger et soulager leur rancœur. Ils n'étaient pas là non plus pour sauver leurs économies car je crois qu'ils ont parfaitement conscience que ça ne se fera pas en un jour. Enfin ils n'étaient pas là pour voir une bête de foire, "le noir de service" au plus haute responsabilité politique (ça c'est une spécialité française...).
C'est peut-être très optimiste tout ça. Mais je pense que si les origines de Barack Obama sont pour beaucoup dans la sincérité avec laquelle il s'adresse au peuple américain, sa victoire va au-delà. Il suffit de voir la couleur de la foule venue le féliciter. Et je ne parle pas que de couleur de peau mais aussi de couleur sociale! Et le simple fait que toi comme moi sommes en train de commenter cette victoire prouve que cette dernière a une signification bien plus profonde qu'une simple question raciale.
Maintenant est-ce que M.Obama peut changer le monde et le rendre meilleur ? Je ne crois pas et je ne le souhaite pas! Mais ce qu'il représente, ce que représente sa victoire est un sacré pas en avant non pas pour un monde meilleur mais quelque chose de plus optimiste que la bouillasse dans laquelle nous étions jusqu'à présent. A nous de transformer l'essai !
PS : je poursuivrais bien cette discussion dans une friterie tournaisienne...je prends rendez-vous pour la semaine prochaine!!
Rédigé par : Tonio | 10 novembre 2008 à 09:12