Je rentre de Huelva dans l'extrême sud de l'Espagne prés de la frontière portugaise et à partir d'aujourd'hui il vous est interdit d'acheter les fraises d'Espagne qui sont déjà sur les étales des marchés! Cultivées sous serres et hors sol à côté des raffineries de pétrole et des fabriques d'engrais, il y a de quoi vous écoeurer. Mais si ce n'était que cela...Qui ramassent vos fraises? Les immigrants roumains, marocains, maliens, sénégalais qui rêvent de l'Eldorado et qui vivent l'enfer déjà magnifiquement écrit par Steinbeck dans "Les raisins de la Colère". Conditions de travail abérantes et errance sur les routes d'Andalousie à la recherche d'un travail et fuyant les autorités qui jouent le double jeu de la répression de l'immigration clandestine et de la complicité dans la chaîne d'exploitation avec les propriétaires des grandes finca.
A côté de cela se trouve le parc naturel de Donana: des forêts de pins parasols à n'en plus finir (où d'ailleurs se réfugient pour la nuit les clandestins) qui bordent le delta du Guadalquivir et qui se jettent dans l'Océan Atlantique par des dunes couleur ocre. Tout cela sert d'abris à une grande variété d'oiseaux migratoires.
C'est ce mélange et cet équilibre fragile entre différentes réalités qu'est venu photographier Jean-François Hellio. Je vous invite à découvrir son travail sur son site internet en lien sur ce blog ainsi qu'à lire dans vos kiosques le reportage publié par National Geographic qu'il a réalisé en Afrique de l'Ouest sur le travail de sensibilisation du militant écologiste sénégalais Haïder el Ali.
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