Ils n'ont pas zigouillé le chat. Il est là, imperturbable, regardant les flocons de neige tomber sur les toits en zinc. Je remercie donc notre voisin d'en face d'avoir préservé cette image idyllique so "Merry Christmas".
Le mois de novembre a bien tenu ses promesses : grisaille, déprime, froid. Et puis cette odeur. Vous ne sentez pas ? L'agent Pôle Emploi qui m'a accueilli a du ouvrir la fenêtre pendant qu'elle s'entretenait avec mon prédécesseur. Regard complice vers sa collègue puis vers moi un brin moqueur voulant dire "Vous comprenez ?". Non, je ne comprends pas. Ce pauvre gars n'a peut-être plus d'eau chaude lui aussi.
Ou encore cet homme qui dans les travées d'un grand cabaret parisien me demande si nous ne vendons pas du parfum en plus de leur magnifique portrait photographié un peu plus tôt. "Non parce que vous comprenez, on a l'impression que les gens ici ont tous la même odeur" me dit-il en riant de sa blague et cherchant la complicité de mon regard. Je n'ai pas eu la présence d'esprit de lui répondre que c'est tout simplement l'odeur des gens qui bossent. Je me suis contenté de baisser la tête en attrapant la carte bleue que me tendait sa femme. Oui, c'est Madame qui paie le portrait de Monsieur.
Vous sentez maintenant ? Non ?
Que pensez-vous alors des cambriolages des rédactions enquêtant sur l'affaire Bettencourt ? Que pensez-vous de l'humiliation des trois journalistes qui interviewaient le Président lors de son intervention télévisée. "Vous n'avez pas répondu Mme Chazal, oui ou non ?" ou alors la mémorable "intelligence supérieure" que Denisot prête à Sarkozy devant des millions de Français.
Et là tout dernièrement, même si on déborde un peu sur décembre, l'affaire Wilkileaks. Des documents qui sortent des placards secrets de la diplomatie des pays les plus influents de ce monde. Quelques anecdotes croustillantes et l'actualité vue par le regard froid et cynique des faiseurs de roi sur la scène internationale. Finalement rien de nouveau quand on y pense. Il ne s'agit là que de la révelation sur papier de quelques secrets de polichinelles. Ces éléments auraient pu être dévoilés plus tôt par des investigations sérieuses mais il est plus facile de télécharger le tout sur le net depuis son bureau. Le travail de journaliste n'en ressort pas forcément grandi...
Le point positif avec le rhume, c'est que notre nez se bouche. Pour une fois j'espère que ça va durer encore un peu pour ne plus sentir un pays méprisant et vulgaire à tous les échelons de la société.
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