Tonio

"Sarkozy, c'est (enfin...) fini!"

Voici le titre d'un édito de Lluis Bassets publié dans El Pais et qui dénote la vague de scepticisme qui touche l'Europe à l'égard du Président des Français. Cet  article  a été traduit et publié dans Courrier International , n° 903 du 21 février 2008, sous le titre "Sarkozy, ce grand malade" (en Une ci-contre, on ne distingue pas bien le titre incriminé, pour mieux le voir rendez-vous sur la page web de Courrier International!). Le problème c'est qu'il n'a pas plus à Lagardère. Comme il ne possède pas le journal espagnol et qu'il ne peut pas le censurer, il a décidé de s'attaquer à Courrier International. Comment? Lagardère est propriétaire des kiosques Relay. De ce fait il a fait pression sur la publicité du Courrier International de cette semaine : ou le magazine changeait sa une, ce qui n'était plus possible, ou toutes les affiches faisant sa promotion partaient à la poubelle, ou les kiosquiers Relay se verront obligés de plier la partie supérieure de l'affiche qui présente le titre mis en question. Le magazine a choisi la troisième option aussi ridicule soit-elle pour limiter la casse.
Sarkozy en Europe c'est fini tout comme Bush aux Etats-Unis. Effectivement, le vent du changement et du progrès a du mal à toucher notre bonne vieille France. A moins que les sondages pour une fois ne disent vrai.

L'enfer des fraises au paradis des oiseaux

Je rentre de Huelva dans l'extrême sud de l'Espagne prés de la frontière portugaise et à partir d'aujourd'hui il vous est interdit d'acheter les fraises d'Espagne qui sont déjà sur les étales des marchés! Cultivées sous serres et hors sol à côté des raffineries de pétrole et des fabriques d'engrais, il y a de quoi vous écoeurer. Mais si ce n'était que cela...Qui ramassent vos fraises? Les immigrants roumains, marocains, maliens, sénégalais qui rêvent de l'Eldorado et qui vivent l'enfer déjà magnifiquement écrit par Steinbeck dans "Les raisins de la Colère". Conditions de travail abérantes et errance sur les routes d'Andalousie à la recherche d'un travail et fuyant les autorités qui jouent le double jeu de la répression de l'immigration clandestine et de la complicité dans la chaîne d'exploitation avec les propriétaires des grandes finca.
A côté de cela se trouve le parc naturel de Donana: des forêts de pins parasols à n'en plus finir (où d'ailleurs se réfugient pour la nuit les clandestins) qui bordent le delta du Guadalquivir et qui se jettent dans l'Océan Atlantique par des dunes couleur ocre. Tout cela sert d'abris à une grande variété d'oiseaux migratoires.
C'est ce mélange et cet équilibre fragile entre différentes réalités qu'est venu photographier Jean-François Hellio. Je vous invite à découvrir son travail sur son site internet en lien sur ce blog ainsi qu'à lire dans vos kiosques le reportage publié par National Geographic  qu'il a réalisé en Afrique de l'Ouest sur le travail de sensibilisation du militant écologiste sénégalais Haïder el Ali.

"Blanche neige a épousé un nain"...merci!

Anne Roumanoff chez Michel Drucker sur France 2 (!) tacle en règle Nicolas Sarkozy. C'est sans commantaire, c'est magnifique et sur le service public c'est un vrai bol d'air. Portez toute votre attention sur Drucker...rire jaune de rigueur! Encore merci!

Salut petit chat!

A tous ceux et celles qui ont des chats et qui les aiment...le reveil du chat.

Violence policière, bêtise de l'uniforme...

    Je n'appelerai pas dans cette note à "casser du flic" et je ne revendiquerai pas la disparition de ce corps de métier qui peut se montrer moins bête qu'il n'en a l'air. Juste vous compter une anecdote qui m'est arrivée le 20 novembre dernier lors des manifestations pro et anti Franco qui célèbraient positivement ou négativement sa disparition.
    En Espagne cette date est l'occasion de réveiller de vieux démons et de vieilles rancoeurs. Cette année tout particulièrement car le pays se trouve à la veille d'élections majeurs et les débats sont souvent crispés quand on touche à l'identité espagnole et à son Histoire. Le gouvernement du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero venait de faire voter une loi qui interdisait toute représentation publique des symboles du franquisme. Autant vous dire que ce 20 novembre s'annonçait chaud et je ne pouvais faire autrement que de se suivre tout cela avec mon appareil photo.
Dans un premier temps, je me suis intéressé aux pro-franquistes qui avec la bénédiction de l'Eglise organisait une messe en son honneur dans la cathédrale de Grenade. Ma première surprise fût de voir les cordons des CRS locaux prêts à protéger cette joyeuse bande d'ultras des "agitateurs" d'en face. Inutile de vous décrire l'envie de vomir quand on entend chanter "cara al sol", l'hymne falangiste ou que l'on voit des grand-mères amener leurs petits enfants à cette sombre messe...La meilleure protection est la photo. Le résultat fut trés mauvais et j'ai manqué de me faire taper dessus quand j'ai voulu prendre en photo la conversation du chef d'escadrille avec le leader falangiste.
Je change de camps et me dirige vers le cortège des anti-franquistes. Les chants ne sont pas les mêmes et les majeurs fusent quand nous passons sous les fenêtres des locaux falangistes qui à Grenade ont pignon sur rue. Il faut dire aussi que dans ce cortège là on a encore en tête la mort du jeune Carlos, assassiné par un membre de croupuscules néo-nazi...Le cortège descend un peu plus loin aux portes du théâtre Isabel la Catolica où il est arrêté par les CRS cramponés dans leurs dockers comme ils save nt si bien le faire. L'objectif pour eux est d'empêcher les "anti" de rencontrer les "pro" prés du monument en l'honneur de Primo de Rivera, le fondateur de la Falange. Le moment de faire une pause et de parler politique avec les uns et les autres. ça danse, ça chante et ça provoque gentiment le mur de CRS...pas assez gentiment apparemment...
En effet, quelques minutes aprés c'est la charge, les gaz et la matraque. Ce que je redoutais le plus étant donné l'état de mes genoux à l'époque : impossible de courrir. Je boitille donc comme je peux vers la prochaine rue à droite pour sortir de ce corridor infernal dans lequel un troupeau d'éléphant tente de se glisser. Et surprise, les CRS sont là aussi. L'un d'entre eux me fait goûer sa matraque ce qui n'arrange rien à mes genoux, je lui hurle que jai rien à voir avec ça, il se rapproche, je lui tourne le dos. Je n'ai que deux solutions : rester dans cette rue et risquer une nouvelle charge ou m'abriter dans une boutique. La première que je vois vend des cravates. Le patron est au poste de garde. Je lui demande asile. Il refuse. Je lui montre mon appareil et lui invente une identité de journaliste français. Il accepte.

Il n'y avait aucune raison de charger. A ucune raison de taper sur un étudiant boiteux avec un appareil photo dans les mains. Violence gratuite et bêtise. Et pourtant j'ai eu de la chance. Il aurait pu taper autre part que sur mes fesses. J'ai eu de la chance : j'avais de quoi me faire passer pour un journaliste français. La carte de presse est souvent dangereuse pour ceux qui la portent. Elle est souvent mal utilisée lors d'une conférence de presse à l'Elysée par exemple. Je termine donc ma note par un clin d'oeil aux derniers des cahimans qui font honneur à ce document...et à tous ceux et celles qui ont gouté malgré eux à la violence et à la bêtise policière.

Nouvelle année, nouvel appareil!

Retour des fêtes, retour à Grenade. Une nouvelle année et plein de projets que j'espère voir concrétisés. En attendant du nouveau entre mes mains : le Nikkon D-80 ! 2008 sera l'année de ma révolution numérique (enfin diront certains...) mais aussi le retour aux fondamentaux de l'argentique pour remettre un peu les mains dans le camboui! Ce sont deux mondes complètement différents mais une chose ne change pas : le regard. Et j'espère ne pas vous décevoir. Excellente année 2008 à tous et à toutes!

Belges de tous les pays...

Pas de gouvernement depuis des mois, réveil des relans nationalistes flamands, haine de l'autre, crispation politique, ce plat pays qui est un peu le mien aussi est au bord de la crise de nerfs. Pourtant il tient. Pas de bagarres dans les rues, pas de guerres civiles. La Belgique suit son chemin essayant vainement de garder la face pour ses partenaires européens et éviter que Bruxelles ne deviennent une nouvelle Jérusalem.
A quoi tient ce petit miracle? Peut-être bien l'auto-dérision, marque de fabrique de l'humour belge. Ici pas de fierté mal placée au rayon des patriotismes abjectes et xénophobes, mais une capacité à rire de soi et de ses défauts qui me surprend et qui force mon admiration. Pour vous en convaincre, laissez-vous séduire par Le Grand Barnum (attention humour 100% belge!)...Belges de tous les pays, je vous aime!

"Ce qui est inexcusable est inexplicable"

Je m'efforce dans ce blog de ne pas faire de politique. Ceux qui me connaissent savent déjà ce que je pense de l'actualité française et internationale et, depuis l'Espagne, j'avoue être un peu sur une autre planète. Mais il y a des phrases qui me révulsent. Il y a des mots qui me mettent hors de moi car ils nient l'intelligence.
Je ne voulais pas voir la dernière intervention télévisée de Nicolas Sarkozy. Dans un climat social chargé, je savais qu'il allait m'énerver. Je n'ai pas résister et une fois de plus j'ai hurlé comme on peut hurler de rage face à un match de rugby. Arlette Chabot a vainement essayé de faire comprendre au Président français que la violence en banlieue pouvait avoir une origine sociale. Nicolas Sarkozy lui a bien fait comprendre qu'elle s'était laissée séduire par la "pensée unique" et que "ce qui est inexcusable est inexplicable". Ainsi ne cherchons pas à comprendre la violence (qui est sûrement génétique), la seule solution est le coup de matraque aveugle qui permet à quelques uns de se défouler (j'y reviendrai dans une prochaine note).
En direct à la télévision, nous assistons à la négation même de ce qu'est la politique : comprendre et diriger, comprendre et organiser le conflit, comprendre et créer ce qu'en espagnol on appelle la convivencia.
C'est le sarkozysme dans toute son essence, le plus bête et le plus brutale, celui qui fait que dans un débat, on pose d'abord "ses couilles sur la table", avant de creuser la réflexion (pardonnez-moi l'expression, mais elle est tellement vraie...).

"Ce qui est inexcusable est inexplicable". On ne peut donc pas expliquer le nazisme. On ne peut pas expliquer le stalinisme. On ne peut pas expliquer le fascisme. On ne peut pas expliquer le sarkozysme et pourquoi 53% de citoyens y ont adhéré. Il faudra rappeler à Nicolas Sarkozy qu'expliquer ne signifie pas justifier...

C'est peut-être à cause de ce genre de phrase que Cécilia est partie. A ce sujet je vous invite vivement à lire les articles  de Philippe Lançon  dans Charlie Hebdo. Ils sont remarquables. Et puis tant que j'y suis, j'en profite pour faire circuler une info qui nous vient de l'Outre-manche et qui risque de ne pas arriver de si tôt chez nous :  Laurence Ferrari et notre Président auraient une petite aventure. On s'en fiche. Mais ça me permet de conclure cette note : cher Thomas Hugues, cher Jacques Martin, il ne nous reste plus qu'à souhaiter que, comme vous, la première personne que plus de 50% de Français aient envie de tuer soit le Président de la République.

L'Union Européenne : le libre marché aux esclaves.

Sous couvert de coopération internationale et de co-développement, sous couvert de déclarations de beaux principes et de conférences internationales à n'en plus finir, l'Union Européenne cautionne et encourage les pires horreurs que l'on peut rencontrer sur le marché du travail. Non contente de déplacer ses frontières  pour repousser un peu plus au Sud et à l'Est le soi-disant "problème" de l'immigration, l'Union européenne, pour favoriser la baisse des coûts de main d'oeuvre de son agriculture développe ce joyeux instrument de la "contratacion en origen".

Le principe est simple : pour éviter une immigration irrégulière non contrôlée, les entrepreneurs agricoles de la province de Huelva en Andalousie vont se servir directement en Roumanie, au Maroc ou en Pologne pour trouver des ouvrières dociles que l'on pourra loger sous des plastiques et faire travailler à moindre coût et tout cela avec les subventions des programmes européens pour la lutte contre le racisme et le développement de l'intégration...encore une fois l'art de dire tout et son contraire en une même phrase. M.Sarkozy n'a pas le monopole de cet art primaire de la séduction politique.  Pour en savoir plus je vous invite à lire l'article de Manu qui travaille actuellement sur le sujet et qui, sur place, effectue une enquête de terrain qui a pour objectif de donner des arguments de fait pour dénoncer ces pratiques d'un autre temps. Elle fait partie de la dernière promo de l'asso Echanges et Partenariats qui regroupent un ensemble d'autres assos européenes qui ont toutes pour but le développement des solidarités par le développement de réseaux internationaux de chercheurs dont le soucis est de donner des outils solides de lutte contre ce genre de dérives.

J'espère bientôt pouvoir vous apporter un support photographique à tout cela. Une goutte d'eau dans la mer certes, mais une goutte d'eau quand même qui, je l'espère, devrait faire des vagues au milieu du buzz médiatique, suffisantes pour inquiéter les dérives des États Nations vers des États ethniques.   

Poisson Chat au Booga Club

Ma Grenade (ben oui c'est ma Grenade!) m'a encore fait une surprise ce soir : le Booga Club . A deux pas de la plaza Triunfo, au 3 calle santa Barbara, se trouve un bar jazz-funk ouvert il y a peu. Tous les dimanches soirs, Jam session et ambiance complètement folle assurée. Loin des atmosphères étriquées de ce que l'on peut voir par chez nous, on y retrouve la folie d'un jazz jeune et débridé. Avis aux amateurs, désormais le dimanche soir, c'est mafé à la maison et Booga dans la foulée!